FORMATION ET PRATIQUE EN PSYCHOTHÉRAPIE

Formé en hypnose Ericksonienne par l'IFPPC-Centre CAMKeys et à la TLMR (Thérapie du lien et des mondes relationnels) par l'Institut Mimethys, diplômé en psychotraumatisme et victimologie, en psychologie positive ainsi qu'en méditation pleine présence (Université de la Réunion), ma pratique professionnelle s'établit sur une étude approfondie des forces et des ressources de chacun. Elle est basée sur des expériences scientifiques qui peuvent être reproduites. Elle suggère une attitude positive face aux évènements tout en considérant que certaines situations difficiles requièrent d'être regardées avec réalisme afin de trouver les solutions qui s'imposent. L'espoir et la motivation sont des concepts clés dans la structuration de mes interventions basées avant tout sur le respect de la personne. Il s'agit de mettre en place une démarche collaborative et d'établir un lien de confiance nécessaire à une prise de recul comme à l'avènement d'un avenir meilleur.
L'objectif de mes accompagnements est de vous permettre de mieux gérer vos émotions, de penser
autrement et d'adopter durablement de nouveaux comportements plus
adaptés, qui ne seront plus sources de souffrances.

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Pratique en lien avec la psychologie positive et la pleine présence
Gérer ses émotions
Honte, culpabilité, croyances négatives, repli sur soi, colère, désespérance sont des résidus d'émotions anciennes restées bloquées en soi.Le déclenchement des émotions apparait être de l'ordre du réflexe. Il échappe ainsi au contrôle de chacun. S'il n'est pas possible de les éviter, il existe cependant une possibilité de les réguler par leur perception, leur identification et leur compréhension. Cette régulation ne passe pas forcément par la répression des ressentis émotionnels. Il semble préférable d'adopter une attitude d'ouverture vis à vis de ses émotions afin de les reconnaitre pour mieux canaliser certains troubles émotionnels et les exprimer de manière saine afin d'éviter le stress, la frustration ou la colère .
En effet, il faut savoir les émotions ne varient peu en fonction des circonstances mais plutôt par rapport au mode d'interprétation (la perception que l'on se fait d'une situation) de la personne concernée.
Le déclenchement des émotions est automatique. Toutefois, leur régulation peut faire l'objet d'un travail personnel notamment avec des outils en lien avec la psychologie positive et la pleine présence (méditation/hypnose). Au quotidien, il est possible de faire face au stress et à l'anxiété avec des exercices de respiration (cohérence cardiaque).
Pour autant, il faut accepter que les émotions soient en lien avec nos besoins et qu'elles déterminent des réactions types alimentant notre quotidien.
Les besoins de tout être humain sont :
- le besoin de sécurité ;
- le besoin de stimulation ;
- le besoin affectif ou social ;
- le besoin d'estime et de reconnaissance ;
- le besoin d'autonomie ;
- le besoin de sens , de cohérence.
Réactions types : Sourire, aller vers, regard, tension, stress, agressivité, combat, évitement, fuite, refus, rejet, immobilisme, déni
Dans ce cadre, il est nécessaire de considérer les émotions comme des signifiants
d'évènements passés et des révélateurs de difficultés
actuelles.
Les émotions comme signifiants et révélateurs
Les
émotions de bases sont la peur, la tristesse, la colère et la
peur. Associées deux par deux, il est possible d'obtenir huit émotions
entremêlées. Ces dernières constituent une base de travail en mettant en
avant des besoins immédiats : il s'agit des besoins de protection (en
lien avec la
peur), de réconfort (en lien avec la tristesse), de changement (en lien
avec la colère) et
de maintien de l'existant (en lien avec la joie).
SOUCI ……………… PEUR et TRISTESSE
HONTE ……………....…………………PEUR et JOIE
ENVIE ……………………………………….. TRISTESSE et COLÈRE
FRUSTRATION ……………………….......……………… JOIE et COLÈRE
NOSTALGIE …………………………………....……………….. JOIE et TRISTESSE
HAINE …………………………………………. PEUR de l'autre et COLÈRE contre l'autre
JALOUSIE ………… PEUR d'être abandonné et COLÈRE contre la personne qui abandonne
CULPABILITÉ ………………………………… PEUR de désobéir et COLÈRE contre la loi
(morale, civile, religieuse, familiale, règles, normes, …..)
La compréhension et la gestion des émotions

Il est important de pouvoir :
- Nommer ses émotions ;
- Pratiquer leur écoute corporelle (sensations physiques) ;
- Identifier les besoins associés ;
- De les mettre en perspective avec son niveau d'autonomie relationnelle.
Nos pensées (ce que je me dis) sont en lien avec nos sensations (ce que je ressens) et déterminent nos comportements (ce que je fais). Il parait donc important de s'observer afin d’appréhender plus efficacement son champ émotionnel pour agir au mieux dans le respect de soi comme des autres.
« L'émotion est ce moment où l'acier rencontre une pierre et en fait jaillir une étincelle car l'émotion est la source principale de toute prise de conscience. »
Carl Gustav Jung
Il est vain de chercher à étouffer ses émotions. Pourtant, trop souvent, on a tendance à se cacher derrière des idées toutes faites, des croyances, des manies voire des addictions afin d'y échapper et malgré tout, rien ne change. A l'inverse, quand commence à accepter ses sentiments, ses peines et ses douleurs, les émotions négatives se dissipent peu à peu.
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La Théorie polyvagale
Il existe aujourd'hui des études qui déterminent que la
régulation de l'état comportemental et émotionnel passe par le système
nerveux autonome qui établit un lien entre le cerveau et
l'organisme. Lorsque ce système fonctionne de façon optimale, il devient
possible de s'autoréguler. Ce processus inconscient est développé dans
la Théorie polyvagale.
Cette dernière explore de quelle manière le système nerveux intervient dans la connectivité et la régulation sociale. La sécurité et la confiance apparaissent alors être à la base d'une relation interpersonnelle. Pourtant, la capacité à évaluer le niveau de sécurité d'une relation n'est pas toujours facile à établir.
La typologie du cerveau
Le cerveau fonctionne comme un système inter-lié mais il est également possible d'identifier certaines parties comme étant chargées de processus déterminés. Celles-ci interagissent ensemble en fonctionnant de manière complémentaire et indépendante. Les neurosciences ont ainsi observé que l'activité cérébrale se polarise en 3 axes et 6 pôles :
L'axe gauche (pôle associé au raisonnement logique) /droit (pôle étant plutôt intuitif et émotionnel) : axe cognitif ;
L'axe haut (pôle du siège de la réflexion) / bas (pôle de l'espace de protection) : axe affectif ;
L'axe avant (pôle qui engage à l'action) / arrière (pôle qui amène à 'analyse, la prise de recul) : axe métacognitif.
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La déclinaison du SNA selon la théorie polyvagale
La théorie polyvagale apporte un éclairage nouveau sur le fonctionnement du système nerveux autonome (SNA). La théorie polyvagale décline le SNA en 3 branches distinctes.

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Le schéma suivant propose une rapide vue d'ensemble des 5 états de bases : engagement social, fuite/combat, figement / menace de mort, mobilisation, tranquillité.
Lien d'attachement et neuroception
La neuroception renvoie à la capacité à évaluer, dans une situation donnée, la sécurité et le danger. Le résultat de cette évaluation va générer une série de réactions physiologiques qui à leurs tours, vont déclencher une réponse comportementale. En fonction de notre histoire de vie, notamment si nous avons subi des négligences, des carences affectives durant les premières années de notre vie ou des traumatismes, notre neuroception va être perturbée et se dérégler.
La neuroception réagit aux signaux de danger (ou de sécurité) par le biais de trois voies : l'intérieur du corps, l'extérieur du corps (environnement) et les relations entre les personnes.
Traumatismes et Système Nerveux : Comment se Libérer du Mode Survie ?
https://www.youtube.com/watch?v=HVVpa_-pLkE
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L'état de défense chronique
La Théorie polyvagale dit que les états de mobilisation pourraient compromettre la capacité d'un individu à détecter des signaux sociaux positifs. De fait, pour une personne qui est en état de stress chronique, le système nerveux autonome est en situation d’interpréter qu'il y a un danger alors qu'en réalité, aucun danger réel n'est présent. On peut parler de résilience quand il devient possible de passer d'un état à un autre en fonction de l'adaptation à son environnement (engagement social, mobilisation, immobilisation).
Certaines douleurs chroniques, difficiles à diagnostiquer ou à traiter
peuvent être attribuées à un système nerveux autonome dysfonctionnel.
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Les troubles relationnels
De fait, les émotions n'ont pas vocation à être stockées. Pourtant, elles peuvent parfois s'inscrire dans notre histoire et devenir la source de certains symptômes. Dans ce cas, les émotions nous positionnent dans nos attitudes et comportements (actions constructives ou destructives) selon notre niveau d'autonomie relationnelle. Ce concept correspond à notre capacité à être vrai et mesuré dans le respect de soi et des autres. Plus je suis librement en relation avec l'autre, plus je suis en relation avec moi et inversement.
Ce processus nécessite une adaptation et une recherche de ressources de sécurité d'un point de vue intrapersonnel et interpersonnel.
Le cerveau du haut (pensée, imagination, planification) travaille alors en étroite collaboration avec le cerveau du bas (respiration, émotions fortes et réactions innées au danger).
Il faut donc penser les troubles émotionnels sur un mode relationnel en fonction d'une :
- Déficience de base de l'autonomie relationnelle (vulnérabilité) en lien avec l'attachement dans l'enfance ;
- Perte (ultérieure) d'autonomie relationnelle en lien avec un vécu relationnel de vie délétère (psycho-traumatisme).
Ce qui donc transforme une émotion normale en une émotion pathologique source de conflit correspond bien souvent à des blessures émotionnelle infantiles non cicatrisées (lien d'attachement insécure) ou à un/des évènement(s) traumatique(s) subi(s) (accidents, deuils, maltraitances, violences ...) non résolu(s).
Dans ce cas, ce que l'on appelle cerveau du haut et cerveau du bas ne collaborent plus. Le cerveau se trouve alors dans un état dissocié.
La Théorie polyvagale prend tout son sens quand on la met en perspective avec l'axe affectif.

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Vivre en sécurité
Nous
avons besoin de nous sentir en sécurité pour pouvoir vivre pleinement
et nous développer. Lorsque c'est le cas, lorsque nous fonctionnons dans
notre fenêtre de tolérance, notre cerveau libère de l'ocytocine, nous
pouvons ressentir des sensations agréables, développer des capacités
relationnelles, des capacités d'apprentissages et de productivité, nous
nous sentons détendus, nous sommes à l'écoute de nos besoins et de nos
envies et nous sommes connectés aux besoins et aux réactions des autres
et de l'environnement.
La régulation vagale
Le corps apparaît être le support physique de notre réalité intérieure qui comme un reflet, crée ensuite la réalité extérieure dans laquelle nous évoluons chaque jour. Le corps réagit ainsi à nos pensée, croyances, souvenirs ou aux événements de notre vie par figement ou défigement sans même que nous en prenions conscience. Les figements sensoriels sont toutes ces rigidités corporelles, émotionnelles et mentales qui s'imposent à nous. Quand le corps est mal, la tête l'est aussi et vice versa. De fait, le système nerveux autonome, composé d'un accélérateur et d'un frein, régule notre métabolisme, nos fonctions vitales, nos rythmes biologiques, notre capacité à nous mettre en action et à nous reposer, notre capacité à sentir ce qui se passe en nous, nos émotions, ainsi que nos contacts avec les autres.
Notre neuroception, terme utilisé par Stephen Porges (fondateur de la Théorie polyvagale), identifie alors une situation ou une personne comme sûre ou comme dangereuse. En fonction de l'évaluation neuroceptive, nous activons des comportements prosociaux ou défensifs. Au cours de notre vie, et en particulier dans l'enfance, nous avons engrammé des expériences qui marquent de leur empreinte notre évaluation du risque.

Des symptômes émotionnels et physiques peuvent donc être mis en lien avec une dimension dysfonctionnelle (dysautonomie) du système nerveux autonome.

Le stress chronique s'accumule dans le système nerveux, menant à des défis de santé mentale et physique.
Remarque :
Par charge allostatique, on entend l'usure du corps découlant de différents systèmes physiologiques qui réagissent aux contraintes de l'environnement.
La Théorie polyvagle et le stress
Selon Louis Crocq (psychiatre), le stress peut être défini comme « la réaction réflexe, neurobiologique, physiologique et psychologique d'alarme, de mobilisation et de défense, de l'individu à une agression, une menace ou une situation inopinée ».
La théorie polyvagale nous permet d'apprécier les différentes réponses physiologiques possibles face au stress. On peut décrire ce modèle à travers un schéma sous la forme d'une croix : le système nerveux sympathique constituant un axe et le système nerveux parasympathique (nerf vague) en constituant l'autre. Sous l'influence du stress, le haut de l'axe vagal invite à la connexion, ce qu'appelle Stephen Porges, l'engagement social. En cas d'échec, l'organisme passe en mode de lutte ou de fuite. Si cela échoue également, la partie inférieure de l'axe vagal passe en mode protection en réagissant par une inhibition.

SNA :
On le dit autonome parce qu'il fonctionne
en-deçà de notre conscience
et hors de notre volonté.
Il ne nous dit pas qui nous sommes mais comment nous sommes.

Il est possible que les interactions précoces entre l'enfant et son entourage se soient mal passées. Ainsi, la communication émotionnelle n'a pas pu toujours s'établir sur une base d'un engagement social performant à cause d'un sentiment d'insécurité vécu dès l'enfance en lien avec un attachement insuffisamment sécure ou du fait de psychotraumatismes non intégrés. De fait, les éléments de l'environnement qui ont été associés à une situation menaçante dans le passé sont répertoriés comme des signaux de danger encore aujourd'hui. Si le système détecte ces éléments dans une nouvelle situation dans le présent, il se sentira menacé et réagira à ses signaux de danger en activant la branche sympathique ou la branche vagale dorsale pour déclencher une réponse de défense (combat ou fuite) ou de survie (figement/ effondrement).
Dans ce cas, se tourner vers l'humain en cas de perturbation émotionnelle ne va pas de soi car le système nerveux autonome peut alors se retrouver bloqué en état de défense chronique dans la relation à l'autre.

Dans un tel contexte, le cerveau du bas sent du danger. Ainsi, nous l'avons vu précédemment, celui-ci se retrouve déconnecté du cerveau du haut qui n'est alors plus en situation de pouvoir apprécier en toute indépendance son environnement. Le cerveau du haut se déconnecte pour s'assurer que le cerveau du bas peut se concentrer sur la « survie ".
Le cerveau du haut, où l'on retrouve le cortex frontal, est notre cerveau pensant et réceptif. C'est de
là que proviennent la logique, le raisonnement et la maîtrise de soi.
Le cerveau du bas, où l'on retrouve le tronc cérébral, l'amygdale, le SNA et l'aire limbique, est notre cerveau réactif
et défensif. C'est de là que proviennent les réactions de combat, de
fuite ou de blocage.
Nous pouvons noter que le cortex continue sa maturation tout au long de l'enfance et de l'adolescence et ne s'achève complètement que vers 25 ans. C'est d'ailleurs pourquoi les enfants n'ont pas la capacité d'agir avec le même recul que les adultes.
L'état de soumission
Stephen Porges, dans la théorie polyvagale, ne fait pas directement référence à l'état de soumission. Ce concept a été popularisé par Pete Walker, thérapeute spécialisé dans les traumas complexes. Ce n'est pas une réponse neurologique à part entière, mais une stratégie comportementale secondaire basée sur les circuits sociaux (ventral vagal) et dissociatifs (dorsal vagal).
L'état de soumission correspond ainsi à une réponse adaptative intégrée par certaines personnes qui ont fait face à un trauma de développement et/ou qui ont développé un style d'attachement insécure. Les personnes adoptant ce comportement recherchent leur protection en répondant aux souhaits et exigences d'autrui, reniant ainsi leurs propres besoins et limites. Il s'agit là d'une réponse physiologique dite "relationnelle" qui permet la survie dans un espace insécure. Le moteur de cette réponse est la peur de l'abandon, du rejet ou de la violence. L'état de soumission peut alors apparaître comme le seul chemin reconnu pour faire baisser une montée de stress insupportable et retrouver un sentiment de sécurité.
Pour autant, il s'agit d'une sécurité illusoire car ce mécanisme isole de soi-même et des autres. De plus, il contient l'idée que l'amour ne peut pas être inconditionnel. En conséquence, cet état nourrit au fond de soi une colère réprimée et engendre souvent une vulnérabilité face aux relations marquées par la dépendance et/ou l'emprise.
À retenir :


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Jan Winhall est une psychothérapeute Canadienne spécialisée dans le traitement du trauma et des addictions. Son approche thérapeutique considère les addictions comme des réponses adaptatives du système nerveux autonome notamment dans le cas de psycho-traumas. Ce modèle repose sur l'idée que les comportements addictifs sont des stratégies de régulation de l'état interne, souvent issues de traumatismes non résolus. Elle décrit un état interne mixte (dorsal/sympathique) assez proche de celui de l'état de soumission qui quand il devient chronique, crée une tension interne : envie d'agir mais incapacité à le faire. Pour certains, cela peut conduire à l'âge adulte à des comportements compensatoires comme les addictions (alcool, nourriture, jeux, écrans…) qui servent à apaiser la détresse corporelle et émotionnelle.
La théorie Polyvagale et l'hypnose
Dans le champ de l'hypnose, le TPV propose une grille de lecture nécessaire afin de mieux comprendre les mécanismes qui sous-tendent certaines difficultés, blocages ou autre incapacité à entrer dans l'action. En effet, cette théorie explique comment le corps et le cerveau interagissent pour réguler les états physiologiques.
Ainsi, les thérapies qui visent à traiter les liens fonctionnels entre l'esprit /
cerveau et le corps (dont fait partie l'hypnose), peuvent alors apparaître des plus adaptées pour travailler la perception de soi, des autres et du monde.
Le système de Traitement de l'Information
Un processus du « traitement adaptatif de l'information », présent chez tout individu permet de résoudre d'une manière adaptée et pertinente les difficultés qui sont rencontrées. Cependant, certains évènements peuvent bloquer le système de traitement de l'information lorsqu'ils génèrent trop de perturbations émotionnelles. Ces évènement ne peuvent donc pas être convertis en souvenirs et rangés dans le registre de la mémoire autobiographique (mémoire explicite).
En conséquence, un événement sans grande importance peut souvent faire échos à un
souvenir similaire (non intégré) plus ancien qui possède encore une charge
émotionnelle forte. Cela vient alors réactiver la "blessure" plus
ancienne et prolonger l'état de défense chronique du système nerveux autonome.
Le système nerveux autonome (le cerveau du bas) est ainsi au cœur de notre expérience vécue.
Comprendre le stress d'un point de vue biologique
En réponse à un évènement source de stress, le corps sécrète une hormone nommée cortisol. Cette hormone sera libérée tant que la situation sera perçue comme alarmante par l'organisme. Il a été constaté que si un niveau élevé de cortisol se retrouve dans l'organisme sur une période prolongée, on augmente le risque de développer des troubles de dépression, d'anxiété ou de stress post-traumatique.
Le cerveau est alors remodelé. Son fonctionnement s'en retrouve modifié notamment au niveau de trois régions très sensibles : l'hippocampe, le
cortex préfrontal et l'amygdale.
L'hippocampe joue un rôle important dans l'apprentissage et la mémoire. Sous l'effet d'un stress prolongé, cette région rétrécit et cause des troubles de mémoires et des difficultés d'apprentissage. Cette diminution du volume de l'hippocampe peut aussi entraîner l'apparition de symptômes de dépression.
Du côté du cortex préfrontal, le stress chronique ralentit l'activité et vient altérer la prise de décision, la résolution de problèmes, la concentration et la planification.
L'activité de l'amygdale quant à elle, augmente en fonction du niveau d'intensité du stress. La régulation des émotions s'en trouve alors affectée.
C'est ainsi qu'on voit apparaître plus d'anxiété chez les personnes qui vivent du stress chronique (état de défense chronique).
Quand l'émotion devient structurelle faute de décharge
Si une émotion négative est trop souvent éprouvée et ignorée et qu'aucune action n'a lieu pour la soulager, une alarme émotionnelle continuera donc de s'activer en :
-
Mobilisant le corps (activation du système sympathique) via des émotions comme la colère ou la haine qui perdureront ;
ou
-
Immobilisant le corps (activation du système parasympathique dorsal) via des émotions comme la terreur, le désespoir, la soumission qui elles aussi perdureront si rien n'est mis en place pour stopper le processus.
En effet, l'information spécifique liée à un évènement facteur de stress est stockée de manière fragmentée (des images, des sons, des odeurs…) au niveau cérébral (amygdale), ce qui empêche son intégration dans la mémoire de manière adaptée (cortex préfrontal en lien avec le néocortex et hippocampe). Parfois, ce processus peut se mettre en place avant même que l'enfant n'ait développé le langage. Ils sont alors donc dits « pré-verbaux » et enregistrés sous forme de traces mnésiques, d'émotions et de sensations corporelles.

La relance du système de traitement de l'information
Aucune évolution ne peut avoir lieu pendant les phases de mobilisation (hyperactivité vagale) ou d'immobilisation (hypoactivité vagale). Une remise en mouvement n'est possible que lorsque le système d'engagement social
est activé (réponse vagale ventrale) et quand il est possible de se sentir en
sécurité. En thérapie, le but est d'améliorer la flexibilité du SNA afin d'obtenir une fluidification
du système de régulation autonome et de permettre ainsi une meilleure régulation au niveau physiologique.
Dans ce travail de fluidification, la qualité de la relation thérapeutique semble essentielle : le praticien doit être doté d'une grande capacité d'écoute et d'une grande capacité d'accordage afin de maintenir le consultant dans sa fenêtre de tolérance et ne pas l'exposer trop fort ni trop vite à des signaux déclencheurs. Il faut pouvoir présenter progressivement (en imagination active) au sujet et à son système nerveux les éléments identifiés jusque-là comme des signaux de danger pour l'amener à retraiter ces informations autrement, jusqu'à ce qu'elles soient suffisamment désamorcées.
La Théorie polyvagale part du postulat que c'est dans la connexion corps-esprit que la remise en mouvement est possible.
Dans ce contexte, l'hypnose peut alors apparaître comme un moyen de relancer efficacement le traitement de l'information en vu d'intégrer l'évènement initial. Grace à la transe hypnotique, en partant d'une émotion négative récente, un stress,
une colère, de la tristesse, on va pouvoir accéder
progressivement une chaîne d'événements similaire et ainsi remonter
jusqu'à l'origine du problème.
Dans ce cadre, l'hypnose va permettre une corégulation des facteurs de stress
en intervenant sur le jeu des représentations mentales, des
associations d'idées, des liens qui ont pu être tissés entre différents
contextes de vie et certaines émotions trop envahissantes voire
traumatisantes comme des éventuelles douleurs qui peuvent leur donner forme
sur le plan somatique.
Par le biais de la transe hypnotique et de la métaphore, la personne va pouvoir ré-associer ses sensations corporelles, ses émotions et ses croyances en lien avec ses souvenirs.
Il est à noter que le stress peut se manifester de plusieurs manières :
- Par des signes physiques : douleurs physiques, insomnie, fatigue, manque d'appétit ;
- Par des signes émotionnels : anxiété, angoisse, irritabilité, colère ;
- Par des signes comportementaux : agressivité, isolement, addictions.
Le travail hypnotique va donc devoir intégrer les notions relatives à l'approche polyvagale dans la mise en œuvre d'un processus de remobilisation du système d'engagement social.
Le but est d'offrir la possibilité aux personnes enfermées dans des schémas de tristesse ou de colère, de pouvoir (ré)investir le champ de la socialisation. Dans un tel contexte, l'hypnose va se donner comme intention de stimuler la mémoire afin de provoquer une contre-réaction du cerveau et déconditionner le négatif. Cela consiste à utiliser l'émotion liée au problème comme un fil conducteur pour retrouver l'évènement la première fois où le sujet a ressenti ce type d'émotion et rendre possible la régulation des facteurs de stress. On parle également de régression.
Il faudra ainsi provoquer la connexion de deux types de mémoire :
-
La mémoire dite implicite (attachée à l'amygdale cérébrale) qui enregistre les émotions vécues par le corps et les stimuli sensoriels les ayant déclenchées de manière totalement inconsciente ;
et
-
La mémoire explicite (attachée à l'hippocampe et au néocortex) qui enregistre les représentations capables d'être décrites verbalement et pouvant donc faire l'objet d'une symbolisation conscientisées.
Ces deux mémoires devront être réactivées de manière concomitante dans le travail hypnotique afin que puisse avoir lieu l'abréaction (quand l'affect et la verbalisation du souvenir font irruption en même temps dans le champ de la conscience) et le début d'un processus de sécurisation. On parle aussi de libération émotionnelle. Suite à ce processus, les évènements auront dès lors la possibilité d'être (ré)interprétés tant sur le plan de leur représentation (cognitif) que sur celui des émotions et des sensations corporelles. Cette étape dans ce processus de régulation du stress, consiste à aider le sujet à modifier la symbolisation de l'évènement vécu afin qu'il ne se sente plus limité dans son évolution. On peut alors parler réapprentissage.
Evelyne Josse (Psychologue clinicienne et psychotraumatologue, chargée de cours à l'Université de Lorraine) parle de scénarios réparateurs par lesquels le patient revisite son passé douloureux tout en utilisant activement ses ressources actuelles et adaptatives ainsi que son imagination. Ce procédé favorise la connexion entre le réseau de mémoire dysfonctionnel qui contient l'événement traumatique et les informations adaptatives stockées dans d'autres réseaux de mémoire : ce que l'on appelle les ressources en hypnose. Il faut savoir que les circuits de la mémoire sont extrêmement plastiques. En effet, des expériences imaginaires peuvent créer de nouveaux circuits neuronaux et de nouvelles réponses car les centres émotionnels du sous-cortex ne font pas la différence entre les perceptions internes et externes (Ecker et al., 2012).
Le lien au réel et le processus de symbolisation
Le lien au réel est une représentation de ce qui se passe à l'intérieur de nous et des effets observés à l'extérieur de nous. Il s'agit d'une expérience subjective ce ce qui est perçu. Ce lien au réel peut être rattaché à l'image d'un arbre, composé de ses racines, de son tronc et de ses fruits.

Nos pensées et nos émotions, correspondent aux racines.
Nos actions correspondent au tronc. La densité de nos actions est proportionnelle au diamètre du tronc.
Nos résultats, c'est-à-dire ce que nous obtenons, correspondent aux fruits. La quantité de fruits symbolise celle des résultats.
Dans la subjectivité de l'expérience, les pensées alimentées par nos croyances font vivre nos émotions qui alimentent nos actions produisant elles-mêmes nos résultats. Ces résultats ont eux aussi une répercussion sur les pensées et les émotions et donc sur nos actions et ainsi de suite. C'est pourquoi, la nature de nos émotions et de nos pensées va déterminer celle de notre vie et de la représentation que l'on en a. La subjectivité de l'expérience perçue peut ensuite s'exprimer à travers le langage (expression de la pensée) et servir en quelque sorte de caisse de résonance à l'imaginaire qui les valide et les confirme.
De fait, le lien au réel s'effectue donc à la fois par la représentation que l'on se fait de l'inscription d'une expérience dans l'inconscient, mais aussi par l'intermédiaire de mots exprimés trouvant leur place dans le champ de la conscience. Toutefois, il est nécessaire que cette représentation puisse faire lien avec son intériorité, avec les autres ainsi qu'avec le monde afin de donner sens à un évènement. Effectivement, même s'il existe une part de subjectivité dans la mise en œuvre de cette représentation, il est indispensable de pouvoir aboutir à un espace commun, à un espace partagé par les autres et le monde environnant. C'est ce que l'on appelle le processus de symbolisation.
Toutefois, le processus de symbolisation peut se désorganiser, être mis à mal face à des situations de vie difficiles. De fait, des objets non-symbolisés demeurent ainsi coupés de leur sens. Il y a alors distorsion entre la ressenti qu'a la personne d'une évènement et la réalité vécue par les autres et le monde. La personne va donc inclure l'expérience non-symbolisable et la maintenir plus ou moins verrouillée dans son inconscient. Le contenu de cette expérience cherchera toutefois à être symbolisé mais faute de pouvoir revenir à la conscience sous forme de souvenirs, c'est le corps qui deviendra porteur de cette expérience. Cela prendra alors le chenin de l'agir voire de la somatisation pour tenter d'apparaitre à la conscience. Comme nous l'avons vu quand l'émotion devient structurelle, il y a là une limite importante dans l'intention d'une (re)mise en mouvement, source possible de changement.
Dans ce cadre, l’enjeu d'une prise en charge portera sur l'attention particulière à donner à la dimension émotionnelle et corporelle du vécu afin de faire évoluer les représentations et quitter ainsi une posture figée vis à vis de soi, des autres et du monde.
La dissociation de l'intimité considérée comme un dysfonctionnement du processus de symbolisation
Cet état chronique de menace, souvent en lien avec un attachement insécure voire un psychotraumatisme, inhibe la capacité d'être avec soi-même (autorégulation) et la capacité de se réguler mutuellement dans l'engagement social (corégulation) tout en favorisant un malaise par rapport au fait de développer une intimité. Vincenzo Carretti (Psychologue clinicien) parle alors de "Dissociation de l'intimité".
La Dissociation de l'intimité consiste à désactiver le système d'attachement social et à dissocier le plaisir de se sentir en sécurité avec les autres et dans les relations intimes, puisque tout cela est ressenti comme une source de menace.
La tentative d'évitement des émotions
L'évitement des émotions, dans un but de protection de soi, est la
caractéristique principale de ceux qui ont notamment survécu à la
maltraitance et à la négligence dans le cadre d'un trauma de développement. Lorsque les émotions deviennent trop intenses, les personnes s'empêchent alors de ressentir à
nouveau des émotions pénibles en tentant de les éviter par différents
moyens :
- L'amnésie ;
- La dissociation ;
- Les compulsions ;
- La consommation ;
- L'automutilation.
Or, les recherches, de même que l'expérience clinique, démontrent très clairement qu'essayer d'éviter les émotions produit l'effet contraire parce que la suppression accroit les affects négatifs et augmente l'activation physiologique. Supprimer ou éviter les pensées, sentiments ou comportements a pour effet que ce qui est supprimé devient intrusif et prend une valence négative. En fait, plus on essaie de fuir ou de supprimer ses émotions, plus elles s'amplifient.
Il est donc nécessaire de pouvoir les affronter.
Par ailleurs, les adultes qui ont survécu à la maltraitance et à la négligence
réagissent souvent mal à la neutralité dans leurs relations interpersonnelles quand elles sont en attente d'une prise de position de la part de leur environnement. Cette absence de réaction chez l'autre, en
recréant les conditions invalidantes de leur enfance, peut alors favoriser une perception négative quant aux intentions de leur(s) interlocuteur(s) et interpréter cette neutralité comme un déni, une condamnation ou un rejet de ce qui est éprouvé.
Mon approche et mon expertise dans le psycho-traumatisme
Mon approche permet de mobiliser les processus de vie dans la relation à soi, à l'autre et au monde, tant au niveau du perceptif que de l'imaginaire. Cette expérience va rompre les boucles dysfonctionnelles (tentatives de solution) que le sujet vit avec lui-même, les autres et le monde, et permettre l'expression de modes relationnels plus adaptatifs en lien avec son autonomie relationnelle.
On peut définir l'autonomie relationnelle comme la capacité à expérimenter une relation avec l'autre dans laquelle on se sent libre.
L'autonomie relationnelle permet ainsi de passer de la réaction à
l'action en limitant les pertes d'énergie inutiles pour concentrer
l'effort sur le changement souhaité.
Cette intention, je la mets au service de mon activité libérale en tant que psychopraticien/hypnopraticien indépendant, mais aussi en m'investissant dans le secteur associatif (en lien avec le réseau VIF) notamment au sein de l'AFPDS (Association Familiale de Prévention, Développement et Santé). Cette association travaille principalement avec des auteurs et des victimes de violences intrafamiliales. Je suis également intervenu par le passé, dans des structures qui accueillent des femmes victimes de violences. Il s'agit des associations "Femmes des hauts, femmes d'outre-mer" et PERIF.
Dans ce cadre, ma
pratique m'amène à rencontrer nombre de personnes qui ont dû faire
face
directement ou indirectement à des situations complexes de vie (lien
d'attachement insécure, blessures émotionnelles) ou de type traumatique
(état
de stress post-traumatique) et qui souffrent de détresse psychologique
et souvent d'addictions.
En ce qui concerne le vécu psycho-traumatique, on retrouve trois principales voies d'expression en termes de champ émotionnel :
- la détresse en lien avec l'impuissance et le désespoir ;
- la dissociation avec l'anesthésie et l'indifférence ;
- la lutte avec la violence et la destruction.
Les principaux outils utilisés dans ma pratique
La Thérapie des schémas, la Thérapie de la cohérence, la Thérapie de l'introspection compatissante (Compassionate Inquiry),
la
Thérapie d'Acceptation et d'Engagement (TCP), la Théorie polyvagale, la Théorie de la dissociation structurelle de la personnalité, l'Analyse
transactionnelle, l'IFS (Internal
Family Systems), l'IR (Intelligence Relationnelle),
l'hypnose thérapeutique, la méditation, la Thérapie du Lien
et des Mondes Relationnels (TLMR)
ainsi que la Psychologie positive
qui peuvent être conjugués avec la la Kinésiologie, la DTMA (Désensibilisation des Traumatismes par les Mouvements Alternatifs) ou l'EFT (Emotional Freedom Techniques) sont les principaux outils utilisés dans ma pratique permettant aux personne de
remobiliser leurs ressources en lien avec leur champ émotionnel et d'aller vers une plus grande autonomie relationnelle.
Il s'agit de prendre en compte les deux faces de la pièce : travailler sur les blocages, les freins et les difficultés mais sans jamais oublier ce qui va bien, qui existe déjà chez la personne en termes de ressources et de forces.
La prise en charge
Une
séance est comme vous : unique. Il n'y a pas de séance type. L'objectif
de ma prise en charge est de mettre à votre disposition l'ensemble des
connaissances qui font ma pratique afin de vous faire cheminer vers le
solutionnement de vos difficultés.
D'une manière générale, le travail thérapeutique va aller dans le sens d'une découverte, d'une intégration puis d'une transformation des schémas (apprentissages émotionnels problématiques) à travailler en lien avec vos difficultés. Le but n'est pas de pathologiser ces schémas, ces problématique mais de les éclairer. Chaque type de souffrance émotionnelle spécifique correspond à un apprentissage émotionnel (états internes) et prédisent quelles souffrances (symptômes) peuvent être vécues dans les expériences actuelles.
Pour autant, il est important de savoir que ces schémas se construisent mais qu'ils peuvent également se déconstruire. C'est tout l'objet de ma prise en charge.
Fondements théoriques
. Perturbation du développement de la régulation émotionnelle :
-
Normalement, l'enfant apprend à réguler ses émotions grâce à la présence d'un adulte sensible, contenant et sécurisant → régulation dyadique (réciprocité) qui devient progressivement une régulation autonome.
En cas de traumatisme relationnel (abus, négligence, maltraitance, rejet) :
-
L'enfant vit des émotions trop intenses (peur, honte, colère) sans médiation ni apaisement ;
-
Absence d'étayage externe → incapacité à développer une tolérance émotionnelle ;
-
Du coup, à l'âge adulte, la régulation émotionnelle est déficitaire → hyper-activation (crises, colères, panique) ou hypo-activation (engourdissement, dissociation).
-
. Altération de la construction d'un self cohérent
-
Normalement, le self se construit dans la continuité d'expériences émotionnelles validées et mises en mots par les figures d'attachement (« Tu as peur, je comprends », « Tu es triste, je suis là »).
Dans le cas de traumatismes précoces :
-
Les émotions sont niées, invalidées ou moquées → confusion identitaire ;
-
Le self se fragmente : un enfant négligé, maltraité voire abusé peut développer des parties dissociées (un self obéissant, un self en colère, un self terrorisé) ;
-
Cela peut mener à un sentiment chronique de vide, une instabilité de l'image de soi (fréquente dans les états-limites).
-
. Altération des compétences interpersonnelles
-
Normalement, un attachement sécurisant enseigne à l'enfant que les relations peuvent être fiables, prévisibles et soutenantes.
Dans le cas d'un attachement insécure en lien avec des traumatismes :
-
L'autre peut être perçu comme imprévisible voire dangereux (méfiance, hypervigilance) ;
-
Difficultés à faire confiance, peur de l'abandon ou de l'intrusion ;
-
Risque de reproduire des schémas relationnels dysfonctionnels (replis sur soi, revictimisation, relations instables, dépendance affective).
-
. Ces perturbations correspondent à un triple impact développemental :
-
Intrapsychique : incapacité à moduler ses états internes (émotions trop intenses ou anesthésiées) ;
-
Identitaire : fragilité du sentiment de soi, risque de dissociation, image de soi instable ;
Interpersonnel : difficultés majeures dans la construction de relations sécures.
Mes axes d'intervention
Dans ce cadre, j'accompagne les personnes à partir de trois grands axes : apprendre à mieux réguler ses émotions, développer des relations plus équilibrées, et revisiter son histoire traumatique. Ces axes ne se suivent pas forcément de façon linéaire : je les utilise selon les besoins et en fonction de ce que le patient amène en séance.
Axe 1 : Compétences émotionnelles (mieux réguler ses émotions)
-
Psychoéducation sur les émotions et le trauma ;
-
Reconnaissance et identification des émotions (mettre des mots sur ses états internes) ;
-
Différenciation et gradation des émotions (échelle d'intensité, du supportable à l'insupportable) ;
-
Stratégies de régulation : respiration, relaxation ;
-
Tolérance à la détresse : apprendre à rester en contact avec l'émotion sans débordement excessif.
Axe 2 : Compétences interpersonnelles (développer des relations plus équilibrées)
Analyse des schémas relationnels répétitifs (hérités du trauma) ;
Apprentissage de la communication assertive (exprimer besoins et limites) ;
-
Travail sur la confiance, la sécurité et la réparation des liens ;
-
Détection des situations de danger relationnel (prévention des violences, des situations de revictimisation).
Axe 3 (optionnel) : Exposition traumatique (revisiter son histoire traumatique)
-
Préparation à l'exposition traumatique (si le patient est prêt et stable) ;
-
Travail progressif sur les souvenirs traumatiques ;
-
Intégration du trauma avec de nouvelles compétences émotionnelles et relationnelles.
Les thérapies des schémas et de la cohérence au centre de l'analyse
La thérapie des schémas met les émotions au
cœur de l'évaluation des processus de vie et de changement.
L'objectif de cette thérapie est d'associer les situations difficiles vécues à des souvenirs anciens. L'idée est d'analyser les émotions, les sensations et les pensés perçues aujourd'hui pour les mettre en perspective avec des émotions, des sensations et des pensées (croyances qui se sont forgées) identiques qui ont pu se manifester dans le passé.
Les apprentissages de vie passés qui nourrissent les problèmes actuels, s'appuient le plus souvent sur l'expérience de traumatismes, de séparations, de deuils, de
violences ou de négligences amenant ainsi à voir la vie
d'une façon très subjective et à recourir à des stratégies pour éprouver le
moins de souffrance possible.
La thérapie de la cohérence se donne comme intention de neutraliser ces apprentissages de vie passés qui créent des problèmes dans le présent. Ce processus est connu aujourd'hui sous le nom de reconsolidation thérapeutique de la mémoire.
La spécificité de la PGRO dans la compréhension des difficultés actuelles
En PGRO (Psychothérapie Gestaltiste des Rrelations d'Objet), les difficultés actuelles du patient ne sont jamais envisagées comme de simples "problèmes à résoudre", mais comme des manifestations actuelles de modes relationnels anciens.
Chaque souffrance, chaque impasse, chaque réaction émotionnelle prend sens dans une histoire de lien : comment le sujet s'est autrefois organisé pour survivre à un environnement insécurisant, imprévisible ou défaillant.
Ces stratégies relationnelles (souvent inconscientes) ont eu, à un moment donné, une fonction adaptative. Elles ont permis au sujet de préserver le lien, même au prix de son authenticité. Mais, à l'âge adulte, elles deviennent sources de répétitions douloureuses, d'évitement ou de perte de vitalité. Ainsi, le praticien est invité à lire les symptômes non comme des erreurs à corriger, mais comme des traces vivantes d'un mode de contact figé dans le passé.
Le travail consiste à ramener ces expériences dans le champ relationnel présent, pour les éprouver, les comprendre et les transformer à travers la sécurité du lien thérapeutique.
Comprendre les difficultés du client en PGRO, c'est donc reconnaître que le problème n'est pas seulement dans le MOI mais dans la qualité du champ relationnel qui a façonné ce MOI.
La thérapie de l'introspection compatissante (Compassionate Inquiry) comme méthode d'investigation
Cette thérapie vise à aider la personne à accéder à ses émotions profondes, à dévoiler les dynamiques inconscientes à l'origine de sa souffrance, et à s'en libérer grâce à une présence empathique et authentique du thérapeute.
Les étapes de l'enquête compassionnelle
1. Création d'un espace de sécurité relationnelle
-
Le praticien instaure une présence attentive, empathique et intuitive ;
-
L'alliance thérapeutique repose sur l'authenticité, l'écoute active, et l'absence de jugement ;
-
Le patient se sent en confiance pour explorer ses ressentis.
2. Intention du patient et observation du moment présent
-
Énonciation de l'intention du patient ;
A partir de cette intention, le praticien guide le patient à se connecter à ses ressentis corporels, ses émotions et pensées dans l'instant ;
-
Il attire l'attention sur les tensions, malaises ou inconforts physiques liés à ce qui est décrit.
3. Accès à la mémoire implicite (non consciente)
-
Le travail se fait à partir de ce qui émerge dans le corps et les émotions, souvent bien plus parlant que le récit verbal ;
-
Des questions douces mais précises invitent le patient à expliquer ce qui se dit à travers les sensations et les émotions ressenties ;
L'objectif est de reconnaître les croyances inconscientes et actuelles sur soi souvent issues de l'enfance (ex : « Je ne mérite pas d'amour », « Je suis un fardeau », etc.).
4. Identification des adaptations (découverte)
-
A partir des croyances inconscientes sur soi, on explore les mécanismes de défense (schémas) mis en place pour survivre émotionnellement (ex : évitement, dépendances, dissociation, agressivité…) en interrogeant le passé (est-ce que cela est familier pour vous ? Quelque chose que vous reconnaissez ?) ;
-
Ces mécanismes reconnus comme des réponses à des évènements de vie sont alors vus comme des adaptations légitimes mais devenues limitantes.
5. Connexion à l'enfant intérieur blessé (intégration)
-
L'objectif est de reconnaître les besoins émotionnels non comblés dans l'enfance comme sources de ces adaptations ;
-
Le thérapeute aide à valider la douleur vécue et à en prendre soin avec compassion ;
-
Il ne s'agit pas de revivre le trauma, mais de l'intégrer (le reconnaître et lui donner du sens par l'effet du double mécanisme synthèse/réalisation).
6. Reprise du pouvoir et réintégration (reconsolidation)
Mécanisme de méta-cognition afin d'évaluer la situation de l'enfant intérieur blessé (observation de ce qui a été vécu en imaginant que ce soit une autre personne que le patient qui ait été victime) ;
Une fois la croyance inconsciente identifiée, mise en lumière et réévaluée par le biais d'un processus méta-cognitif, elle perd de sa force ;
-
Le patient peut alors adopter une vision plus vraie et alignée avec son être authentique ;
-
Il apprend à faire des choix plus libres, en dehors de ses conditionnements ;
Il prend conscience de sa responsabilité dans ce qu'il crée au niveau de son mental.
La Thérapie d'Acceptation et d'Engagement : le fil conducteur de ma pratique
L'acceptation de ce qui ne peut être changé et l'engagement vers ce qui peut être changé sont pour moi, deux éléments essentiels qui doivent orienter le travail d'accompagnement. Il s'agit pour le patient d'accepter les événements psychologiques qui le font souffrir, d'accepter de les ressentir, de se distancer d'eux pour agir à nouveau dans le sens d'une plus grande flexibilité psychologique.

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La Théorie de la dissociation structurelle : un élément déterminant pour expliquer les difficultés actuelles
Pour ce faire, je positionne mon
champ d'intervention sur les base d'un modèle intégratif. Celui-ci repose également, au delà de la Théorie polyvagale, sur la Théorie de la dissociation structurelle de la personnalité et du travail avec « l'enfant intérieur blessé ».
Définir la dissociation
La dissociation peut être définie comme un phénomène auto-hypnotique, c'est à dire comme un état modifié de conscience sans induction externe. Pierre
JANET en son temps, décrivait une perte d'orientation dans le temps et
dans l'espace pour expliquer le mécanisme de dissociation. En tant que processus, la dissociation a été décrite comme un échec de la synthèse et de la réalisation (personnification et présentification) d'expériences terrifiantes.
Dans ce cadre, si la dissociation est ponctuelle, c'est à dire qu'elle survient durant un événement potentiellement traumatique ou dans les heures qui le suivent, il s'agit d'un phénomène d'adaptation ayant pour seule intention de protéger la personne qui l'éprouve. On parle alors de dissociation péri-traumatique.
Toutefois, quand un individu vit un évènement fort et qui fait l'objet d'une dimension dissociative correspondant à un évènement non intégré (une situation d'impuissance voire d'effondrement ou "collapse" en anglais), une fissure se produit de fait dans sa personnalité le long d'une ligne de faille métaphorique au niveau des deux systèmes majeurs d'actions psychobiologiques élaborés par l'évolution :
- la survie physique en cas de danger ;
- la gestion de la vie quotidienne.
La dissociation dite traumatique peut alors se définir comme un mode défensif face à une situation d'impuissance, ce que l'on peut appeler une peur (ou un dilemme dans le cas de négligences selon Ruth Cohn) sans solution.
Ce mode défensif peut devenir chronique si des situations de type traumatique se répètent au cours du développement (Peggy Pace 1995).
On parle alors de dissociation structurelle.

Suite à une ou à des situation(s) d'impuissance vécue(s) de façon
unique (trauma simple) ou répétée (trauma complexe), les émotions, trop
intenses, ne peuvent pas être traitées par le cerveau. Leur souvenir est donc non intégré. Le cerveau va alors stocker les
informations liées à ces émotions à des endroits inaccessibles à la
conscience, afin de s'en protéger. Toutefois, ces dernières peuvent être ravivées de façon inattendue sous la forme de reviviscences
traumatiques ou de pics émotionnels inappropriés aux évènements de notre
présent par l'intermédiaire de déclencheurs.

Deux modalités en termes de défense peuvent alors apparaître au niveau de la dissociation traumatique :
- la première consiste à se couper d'une partie de son expérience psychique sous forme d'amnésie, anesthésie et / ou de non reconnaissance de son expérience comme étant la sienne propre ;
- la deuxième peut se manifester par le fait de générer, de façon réactionnelle, des symptômes opposés (hypermnésie, débordement émotionnel et sentiments de persécution) et des tentatives de disjonction par une mise en danger (Muriel Salmona) ou d'apaisement.
La dissociation est qualifiée de structurelle lorsque le système nerveux présente ce schéma dans lequel ces deux mécanismes de fonctionnement sont activés chez une seule et même personne.
Cette
dissociation structurelle peut alors s’inscrire dans le temps selon les moments par le biais de symptômes dus à une dissociation
étanche (hypo-activation = la partie dissociée de la personne liée au trauma ne fait pas irruption dans le reste de la conscience de la personne) en l'absence de menace ou à une dissociation poreuse (hyper-activation = la partie dissociée peut faire irruption de manière involontaire et incontrôlée dans la partie non dissociée de la personne) en cas de réactivation traumatique en lien avec le SNA (système nerveux autonome). Le sujet ressent alors des conflits internes : "une part de moi veut faire ça, l'autre a peur".
Traumatisme réactivé : ce qu'il se passe
Lorsqu'un traumatisme est réactivé dans une situation du quotidien, les différentes parties du cerveau étant déconnectées, le cerveau ne fait plus la différence entre le moment du trauma et le moment présent. L'espace temps est le même qu'au moment du traumatisme et le cerveau croit qu'il est en train de vivre exactement la même chose, il revient à l'âge où le traumatisme s'est produit et replonge la personne dans le sentiment d'impuissance initial.
On peut remarquer qu'une personne victime d'un psycho-traumatisme peut présenter à la fois des symptômes étanches et poreux. Elle peut aussi éprouver des symptômes dissociatifs dans un seul ou plusieurs registres (cognitif, affectif, somatique et comportemental). Ainsi, il est par exemple possible d'éprouver un symptôme dissociatif somatique poreux (reviviscence somatique), sans pour cela pouvoir faire consciemment le lien avec le trauma vécu, dans le sens où le symptôme dissociatif cognitif est étanche (amnésie).
D'une manière générale, la réactivation remet la personne en situation de crise ce qui lui impose de trouver une solution adaptative (fuite, combat ou figement) en lien avec son ressenti passé, mais pas avec la réalité de ce qu'elle vit dans le présent. De fait, l'émotion se réactive avec exactement les mêmes sensations. Comme un cercle vicieux, la personne revit en boucle tous les mécanismes
inscrits dans la mémoire sensorielle (ou mémoire implicite) et se retrouve en position défensive alors que la situation présente ne justifie pas une telle réponse ou à minima, une telle intensité dans le niveau de réponse. C'est en cela que ce décalage entre le passé et le présent peut être délétère pour elle.
Il en résulte une division de la personnalité
Selon la théorie de la dissociation structurelle, ce phénomène résulte d'une division de la personnalité qui survient suite à l'exposition à un événement traumatique. La personnalité de l'individu se divise en deux parties :
- une partie « apparemment normale » (PAN) qui essaye de continuer de gérer le quotidien ;
- une partie « émotionnelle » (PE) qui contient les images, pensées et émotions liées aux traumas. Quand elle est activée, la PE amène la personne à revivre les sensations, les impressions et les émotions liées à l'événement traumatique. La PE peut être déclenchée automatiquement par des stimuli qui rappellent, de près ou de loin, l'événement traumatique.
La personne essaie alors de rester dans la PAN en maintenant à distance, tant bien que mal, la PE qui l'entraine dans une reviviscence du trauma. Selon qu'elle se trouve dans sa PAN ou dans sa PE, la personne va alterner, selon qu'elle est en présence ou non d'éléments déclencheurs, entre des moments de détachement et des moments de reviviscence de l'événement traumatique.
De manière générale, mon intention est alors de travailler sur les trois besoins essentiels qui permettent une stabilité d'ordre psychologique chez la personne qui consulte : la sécurité, l'attachement et l'espoir.
Ce qui peut être fait
De façon plus spécifique, mes interventions auprès de vous consisteront à intégrer les évènements douloureux voire traumatiques en favorisant la reconnexion à des ressources internes et environnementales déjà établies (évènements de vie isolés et ponctuels non prévisibles voire parfois multiples mais sans lien entre eux et présentant un commencement comme une fin clairement définis = accidents, catastrophes naturelles, deuils non intégrés, agressions = traumas simples) ou en encourageant l'établissement d'un nouveau schéma de relation (à soi, aux autres et au monde) dans le cas de difficultés plus profondes (évènements de vie répétitifs, déstructurants, présents constamment ou menaçant de se reproduire à tout instant durant une longue période, exemptes de surprise voire prévisibles, avec des troubles de l'attachement pour les traumas vécus précocement = violences conjugales, négligences, maltraitances, incestes, violences intrafamiliales = traumas complexes).
Selon la classification de Lenore Terr (1991) et de Judith Herman (1997)
Notre réactivité traumatique peut être réparée à travers la création d'un lien entre l'adulte et l'enfant que nous sommes, amenant les différents états du Moi à réaliser que ce vécu traumatique du passé est aujourd'hui terminé.
Dans le cas de traumas complexes, l'enjeu est alors d'aider le patient à construire un récit narratif cohérent, une trame de vie cohérente. En effet, la mémoire traumatique, au lieu d'être stockée en fragments morcelés (sons, images, odeurs, perceptions, sensations), se doit d'être rassemblée et insérée dans une chaîne continue de mémoires autobiographiques afin de faire sens et être intégrée comme un souvenir résolu.
Dans cet objectif, il est alors nécessaire d'utiliser des outils de thérapies dites de la parole pour travailler la relation et l'attachement. Toutefois, il est absolument nécessaire d'avoir recours également à des modalités non verbales et d'inscrire sa pratique dans une approche en lien avec les thérapies psycho-corporelles intégrant des méthodes qui appréhendent l'être humain tout autant dans sa dimension psychologique que corporelle. Ma démarche intégrative s'inscrit tout naturellement dans cette intention.

Idéalement, la prise en charge doit permette l'intégration des évènements de vie qui comprend deux actions mentales selon la Théorie de la dissociation structurelle de la personnalité :
- la synthèse, réalisée lorsque le consultant peut relier et différencier les différents éléments (émotions, pensées, images, sensations, réactions sensorimotrices et comportements) d'une expérience dans une chronologie ;
- la réalisation qui implique la personnification et la présentification. La personnification se réfère à la capacité du sujet à prendre possession d'une expérience comme sienne, lui donner un sens et l'ordonner dans sa mémoire autobiographique. La présentification est acquise lorsque le sujet ressent que l'événement appartient au passé, qu'il peut maintenant vivre pleinement dans le présent et se diriger confiant vers le futur.
En thérapie, pour qu'un souvenir d'ordre traumatique devienne un souvenir autobiographique complet, il faut que le patient puisse, pendant la phase de la réalisation, se ressentir complètement ancré dans le présent. En effet, afin de ne pas retomber dans un processus de reviviscence et de re-victimisation qui serait vain voire contreproductif, le cadre d'intervention doit alors être posé de façon à permettre l'exploration du lien existant entre la réaction actuelle du patient et le ou les événements antérieurs qui sont activés et retraités.
Dans ce contexte, des mini-confrontations ou des confrontations contrôlées aux souvenirs traumatiques pourront donner lieu à une intégration progressive et protégée.

Ces confrontations, pour donner lieu à une intégration dans le cas de traumas de choc, nécessiteront d'une
part l'achèvement des réactions de défense interrompues des réactions de
lutte ou de fuite et de sortie de l'état d'immobilisation et d'autre part, un
contact humain étroit pour soutenir dans l'organisme (corps/esprit), ce processus
spontané d'achèvement.
Dans le cas de traumas d'ordre émotionnel ou de développement, des
sentiments de chagrin, de perte, de vexation, de déception, de colère,
d'indignation, d'humiliation, d'abandon, de trahison, de rejet, d'injustice
peuvent être également inachevés. Le processus d'achèvement de l'expérience traumatique
demande alors de vivre pleinement non seulement ces sentiments négatifs, mais
aussi de faire tout en même temps une autre expérience qui sera elle positive comme le fait de pardonner, de faire le
deuil ou encore d'éprouver de la gratitude. C'est cette autre expérience dite positive qui viendra alors aider à résoudre de
façon complète et à intégrer ce type de situations traumatiques.
Remarque :
Les traumas de choc sont provoqués par des événements contenant un danger de mort dans des circonstances où l'effet de surprise joue un rôle déterminant. Il peut s'agir d'évènements pour lesquels une personne se sent menacée et qu'elle a la certitude qu'elle va mourir ou d'évènements pour lesquels le réel de la mort est perçu à travers la mort de l'autre (accidents, catastrophes naturelles).
Dans ce cas, il s'agit de traumas dit "simples" car ils font suite à des évènement uniques et délimités dans le temps ou parfois multiples, mais sans faire apparaître de liens apparents entres eux.
Les traumas émotionnels sont de nature interpersonnelle
et font suite à des évènements extrêmement éprouvants de la vie en lien avec la perte d'une relation personnelle
importante ou avec une violence physique et/ou psychologique conduisant à une
humiliation ainsi qu'à une soumission nuisant au moi, à l'estime de soi et au respect de soi (deuils non intégrés, agressions, violences conjugales).
Il peut s'agir de traumas dit "simples" s'ils font suite à des évènements uniques et délimités dans le temps (deuils non intégrés, agressions) ou de traumas dit "complexes", si la violence subie est durable et répétée (violences conjugales).
On parle de traumas de développement (appelés aussi traumas relationnels ou traumas de l'attachement) quand cette violence physique et/ou psychologique se produit dès l'enfance, de façon durable et répétée dans un contexte de relations d'attachement insécure (négligences, maltraitances, incestes, violences intrafamiliales). On peut classer ce type de traumas dans la catégorie des traumas dit "complexes".
Précision :
Nous l'avons vu, on ne retrouve traditionnellement que deux type de traumas : les traumas simples et complexes (classification de Lenore Terr) que l'on peut décliner à travers les traumas de choc ou les traumas émotionnels. Toutefois, Eldra Solomon et Kathleen Heide (1999) ont déterminé une troisième catégorie qu'elle appellent le traumatisme de type III. Celui-ci correspond en fait au trauma de développement puisqu'il permet de décrire les conséquences d'événements multiples, envahissants et violents débutant à un âge précoce et présents durant une longue période.
Il existe donc trois types de trauma auxquels on peut ajouter la catégorie dite des troubles borderline.
Pour aller plus loin :
Le terme de traumatisme psychique trouve son origine dans le mot grec « trauma » qui signifie blessure. De façon très générale, le traumatisme psychique peut être défini comme une réaction à un événement extrême, porteur de stress et qui dépasse le cadre d'une expérience de vie de tous les jours. L'évènement entraîne le sujet dans un vécu « extra-ordinaire », hors de l'expérience courante, face au risque de la mort réel ou imaginaire ou symbolique ; il submerge ses capacités de compréhension, d'action et de contrôle émotionnel et le situe dans un total vécu d'impuissance.
Pour autant, chaque personne va réagir différemment à un même événement, en fonction
de sa personnalité, de son état psychique et du contexte. Un évènement
que l'on peut considérer comme traumatique n'engendrera donc
heureusement pas forcément d'état de stress post traumatique au sens clinique du terme.
Ce qui va être déterminant n'est pas tant l'événement en lui-même, mais la signification personnelle donnée à l'événement par la personne.
De fait, la violence d'un événement peut générer un « gel psychique », c'est-à-dire qu'une personne peut se trouver dans un état de sidération à la suite d'une effraction traumatique.
Cet état se traduit par une rupture des liens intrapsychiques :
Il n'y a plus la possibilité de lier les émotions, les ressentis physiques et la représentation cognitive de l'événement ;
La temporalité est également déconnectée ;
La sécurité interne s'effondre (perte du sentiment d'immortalité, de la confiance en soi et aux autres).
" Si le cerveau et le corps sont par nature adaptatifs, les réactions
traumatiques héritées du passé doivent alors être vues comme une
tentative d'adaptation plutôt que comme les symptômes d'une maladie
mentale. "
– Janina Fisher –
L'apport de la kinésiologie : la régulation vagale au service de l'anamnèse
La kinésiologie (l'étude du mouvement) permet d'identifier et de réduire les tensions infligées par le stress. Dans cette discipline, la première réaction d'un muscle n'est pas considérée comme intentionnelle mais comme étant contrôlée par le système nerveux autonome. Grâce à un outil appelé test musculaire ou test de réponse musculaire (un jeu de questions/réponses avec le corps), il devient alors possible d'avoir accès directement à la partie inconsciente d'une personne. Le praticien va ainsi avoir la possibilité de traduire les maux du corps en mots afin de compléter et d'enrichir les éléments recueillis lors de l'anamnèse.
Le test musculaire est généralement effectué sur la partie antérieure du deltoïde (muscle arrondi de l'épaule). Il consiste à placer le muscle en position de contraction et à exercer une très légère pression sur le membre pour tenter de lui faire quitter cette position. Suivant la réponse du muscle face à la pression exercée (hypertonie ou hypotonie), le test fera apparaître par l'intermédiaire du SNA l'expression d'une assurance ou d'un stress vis-à-vis du questionnement.
L'intérêt d'utiliser cet outil réside dans le fait court-circuiter le mental ainsi que ses systèmes de défense avec l'intention de laisser s'exprimer le corps sur la réalité des évènements vécus et mémorisés par lui.
L'utilisation de ce test peut notamment s'avérer pertinent afin
de mettre en évidence ce que l'on appelle en EFT (Emotional Freedom Technique),
l'inversion psychologique. L'inversion psychologique peut être considérée comme
un obstacle à une remise en mouvement et décrit comme une barrière
inconsciente entre les actions entreprises et le résultat recherché. En
d'autres termes, même s'il y a une véritable volonté affichée de se débarrasser d'un
problème, l'inversion psychologique fait que la partie inconsciente de
soi dit non. Cette contraction s'établit sur la nécessité de maintenir des bénéfices
secondaires pouvant paraître plus importants à préserver par l'inconscient que
les avantages attendus par la conscience.
Si votre attitude est négative, autocritique ou si votre comportement est autodestructeur, cela peut être un signe de la présence d'une inversion psychologique.
On retrouve deux types d'inversion psychologique :
- Inversion psychologique massive (en lien avec l'ensemble des problématiques de vie) ;
- Inversion psychologique spécifique (en lien avec un problème particulier).
Quant les inversions influencent tous les domaines de l'existence, elles correspondent de manière générale à ces deux affirmations ou ressentis :
1 – " Je ne veux pas être heureux " ;
2 – " C'est impossible pour moi de changer ".
Le travail à réaliser sur une inversion psychologique peut se faire à partir de la réponse donnée à ces deux questions :
Quels sont les avantages pour moi si je ne libère pas de mes blocages ?
J'ai l'habitude, je sais comment je fonctionne, c'est mon identité, ma manière de fonctionner et d'être reconnu(e).
Quels sont mes doutes, mes peurs en lien avec la libération de mes blocages ?
Est-ce que je serai en sécurité si je résous ce problème ?
Est-ce que les autres vont m'apprécier ?
Suis-je vraiment prêt(e) à tout pour ça ?
Est-ce que je peux me permettre de changer ?
Est-ce que j'en suis capable ?
Qu'est-ce que cela va m'apporter ?
Est-ce que j'en ai les moyens ?
Est-ce que je me sentirai bien ?
Est-ce que je resterai moi-même ?
Lorsqu'il s'agit d'une inversion psychologique qui s'est ancrée de manière significative, ce travail est bien évidement plus long et difficile à réaliser. Il devient nécessaire de traiter la racine du problème et de procéder à une reconsolidation de la mémoire émotionnelle en lien le plus souvent avec une dimension psycho-traumatique et/ou phobique.
"Tout ce qui ne s'exprime pas, s'imprime"
Jacques Salomé
L'Analyse transactionnelle : une prise de conscience de ses modes de communication
Dans ce cadre, un travail en lien avec l'Analyse transactionnelle va pouvoir faciliter la conscientisation des difficultés voire des dysfonctionnements rencontrés au niveau relationnel en étudiant la communication verbale, non verbale, para-verbale ainsi que les attitudes et comportements observables dans les échanges avec les autres (transactions).
La connaissance des différents états du Moi favorise une meilleure compréhension de soi et, par là même, permet de s'engager dans un changement libérateur.
L'analyse transactionnelle se propose d'atteindre comme objectif, notamment à travers la triangulation des 3P (Protection –
Permission – Puissance),
un niveau d'autonomie relationnelle permettant au sujet de penser, de ressentir
et d'agir davantage en
fonction de lui-même et non plus en fonction du regard des autres et/ou des
évènements passés.
L'IFS (Internal Family Systems) : un outil qui amène à prendre conscience des différentes personnalités qui nous animent
l'IFS propose le fait que notre organisation intérieure (inconsciente et consciente) se comporte comme une famille. C'est à dire que notre personnalité est loin d'être monolithique mais au contraire composée d'une multitude de parties qui se comportent comme les membres d'une grande famille (notre personnalité). Chaque partie possède ses propres affects, ses propres sensations corporelles, ses propres fantasmes et rêves, ses propres souvenirs, ses propres besoins et ses propres comportements. Chaque partie est marqué par une identité, un âge, un niveau de maturation cognitif et affectif et des croyances et valeurs spécifiques qui peuvent être différentes de celles de l'individu et potentiellement entrer en conflit avec elles. A ce titre, l'IFS permet d'aller à la rencontre des mécanismes de blocage (conflits intérieurs) qui coexistent et qui se manifestent par des parties. Ce faisant, cette technique offre la possibilité d'accéder en sécurité à celles qui sont le plus sensibles et de les libérer de leur fardeau (souffrances et croyances qu'elles portent).
Dans ce modèle, le postulat est que la souffrance et les
principaux symptômes surgissent lorsque les parties restent figées
dans la douleur, le traumatisme, la peur, la colère, la tristesse… Le patient
tient alors le rôle important de médiateur entre ces parties en conflit et installe
un discours intérieur source d'unité et de paix intérieure entre les
parties protectrices (les managers et pompiers) et celles blessées (les
exilés). En effet, le but de cette
thérapies est l'intégration. Pour ce faire, il s'agit de permettre aux différentes parties qui constituent la personnalité d'une personne, de guérir
de leur souffrance et d'exister dans des relations harmonieuses les unes
avec les autres.
Cela peut être réalisé en résolvant les conflits ayant cours entre
différentes parties, mais aussi en améliorant leur communication et
le plus souvent en favorisant une dynamique de coopération respectueuse,
équilibrée et équitable.
Au cœur de l'IFS se trouve le concept du Self, une instance de leadership et de compassion présente en chacun de nous. Le Self est caractérisé par huit C : Curiosité, Calme, Confiance, Compassion, Créativité, Clarté, Courage, et Connexion. Lorsque le Self est en position forte, il peut aider à guérir les parties blessées et à restaurer l'équilibre interne.
Il y a trois étapes à suivre pour travailler avec les parties : la première est d'accepter que la partie existe. La deuxième consiste à prendre contact avec la partie et à développer une relation avec elle. Une relation d'acceptation, d'amitié et de compassion, plutôt que de rejet. La troisième étape consiste à accorder à cette partie une attention compatissante.
Associé à l'hypnose, cette démarche peut alors prendre tout son sens au regard de la dissociation créée lors d'une transe hypnotique. En effet, cette dimension hypnotique offre aux parties inconscientes qui émergent, la possibilité de se caractériser grâce à ce schéma
et de sécuriser ainsi l'organisation interne du patient.
L'hypnose peut :
Favoriser la connexion avec son espace intérieur ;
- Faciliter le dialogue avec les différentes parties identifiées tout en
permettant ainsi une meilleure compréhension et intégration des émotions ;
Aider à la visualisation et à la réintégration des souvenirs traumatiques ;
Induire des états de relaxation.
En utilisant l'IFS comme support d'accompagnement, avec ou sans processus hypnotique, il devient plus facile de se tourner vers son monde intérieur et d'apprendre à rencontrer, à accueillir et à comprendre ses mécanismes de défense comme ses fragilités sur le plan émotionnel.
L'IR (Intelligence Relationnelle) : un cadre d'accompagnement qui invite à créer les conditions de la corégulation et de l'autorégulation
Les compétences développées reposent sur les données de la Théorie Polyvagale, qui fournit une lecture neurobiologique de l'attachement et de ses troubles, ainsi que sur l'IFS. L'Intelligence Relationnelle peut dès lors apparaître comme un modèle de thérapie permettant de travailler en profondeur sur le système nerveux tout en offrant la possibilité de progresser dans la quête de sécurité et de lien. Pour autant, le modèle IFS constitue à la fois le socle psychothérapeutique et le cadre de référence de l'Intelligence Relationnelle.
Dans ce cadre, le praticien apprend dans un premier temps à détecter les signes dissociatifs chez son patient lui permettant d'établir un état des lieux afin de pouvoir appliquer ensuite les outils adaptés.
Si la dissociation lui apparaît comme structurelle, il met en jeu la corégulation sous la forme de l'engagement thérapeutique :
- soit physique avec le recalibrage du SNA inspiré du travail de Deborah Dana ;
- soit cognitive/émotionnelle avec la métacognition en inspiration du travail de Deirdre Fay.
Ces interventions visent à restaurer la sécurité relationnelle et donc la sécurité interne au travers de la correction des troubles de l'attachement.
Si la dissociation apparaît comme non structurelle (c'est-à-dire se manifestant sous la forme de parties dont le patient est conscient) le praticien met en jeu l'autorégulation. Les troubles qui sont traités ici se situent dans le champ du syndrome de stress post-traumatique. Les méthodes utilisées dans ce cadre sont largement inspirées du modèle IFS.
Ainsi, l'IR s’appuie sur ces deux principes :
- la corégulation
Lorsque la personne se trouve dans une état dérégulé, c'est à dire
qu'elle est soit submergée par des émotions, soit au contraire coupée de
ses sensations internes, ou encore qu'elle n'est pas consciente de sa
dérégulation, elle n'a, à ce moment là, pas les ressources nécessaires
pour sortir seule de cet état. On parle ici de dérégulation du Système Nerveux Autonome (SNA). Une corégulation est alors nécessaire et passe par l'intervention directe du praticien. La régulation du SNA est alors effectuée grâce à une expérience relationnelle avec le praticien dont le SNA est régulé. On parle ainsi de corégulation. L'objectif de cette corégualtion est de travailler sur la dimension dissociative du consultant.
Cette intention, qui peut passer par l'hypnose et la réappropriation de son corps comme le propose Pat Ogen (Psychothérapie sensorimotrice), doit permettre de
réguler ses facteurs de stress en intervenant sur le jeu des
représentations mentales, des associations d'idées, des liens qui ont pu être
tissés entre différents contextes de vie et certaines émotions trop
envahissantes voire traumatisantes et les sensations physiques.
Le but de la corégulation, qui peut passer par l'état modifié de conscience que permet l'hypnose, est de pouvoir :
- intervenir au niveau du système sympathique pour investir plus aisément sur le champ de la socialisation en ce qui concerne les personnes mobilisées dans des schémas de colère ;
- travailler sur la saine expression de la colère en remobiliser le système nerveux sympathique pour les personnes en retrait avant de pouvoir investir, là aussi, le champ de la socialisation.
A ce niveau, l'hypnose peut également offrir la possibilité de terminer aujourd'hui, dans l'ici et maintenant comme le propose Peter Levine (Somatic experiencing), ce qui aurait dû être
terminé dans un espace temps passé afin de permettre à travers des technique hypno-imaginatives
de fuir ou de combattre, là où l'histoire de la personne ne lui à pas permis de
le faire. On s’intéresse ici à des évènements pour lesquels le patient a conservé un souvenir.
- l'autorégualtion
Lorsque une personne ne fait plus l'expérience d'un état dérégulé de son Système Nerveux Autonome, elle peut avoir alors accès à son monde intérieur et se connecter à ses ressentis physiques comme à certaines parties de sa psyché. Ainsi, de par l'observation qu'elle pourra faire de ses pensées, de ses émotions comme des conflits intérieurs qui l'agitent, elle aura la possibilité de se réguler par elle même tout en s'appuyant sur les ressources de son Self : on fait alors référence à un état d'autorégualtion.
le Self tel que défini en IFS, apparaît comme un espace en soi où règne tranquillité et sérénité. Le Self n'a ni émotions, ni intentions. Il est juste là et manifeste les qualités suivantes : confiance, calme, connexion, compassion, créativité, clarté, courage et curiosité.
L'accessibilité au self peut être facilité par un accompagnement indirect de la part du praticien
et l'utilisation d'un état hypnotique pour se reconnecter à son espace ressource
ainsi qu'à ses facultés d'engagement social.
L'utilisation de l'hypnose : un outil de corégulation favorisant l'accès à un espace d'autorégulation
Nous l'avons évoqué précédemment, l'hypnose peut se définir comme un lieu d'échange, un espace de corégulation des facteurs de stress en lien avec les champs émotionnels du patient. En effet, la nature du lien qui est établi entre le praticien et son patient génère une coopération, une dynamique propice à une remise en mouvement. De fait, la posture de "relation" mis en œuvre par le praticien, les regards, le toucher, ce qui pourrait être qualifié de réciprocité, sont autant d’éléments indispensables pouvant participer à la réussite du travail thérapeutique.
Dans ce cadre, la prise en charge va inclure trois temporalités : le passé qui a fait le lit du
symptôme, le présent qui contient les déclencheurs ou réactivations des
blessures du passé et le futur qui permet de se projeter avec de nouveaux réseaux de mémoires positifs et une évolution du processus de symbolisation.
Les liens établis entre ces trois temporalités sont à la fois la cible et l'outil de travail.
Ma prise en charge qui s'appuie sur la plasticité du cerveau, se déroule en 3 étapes :
1 - Phase de régression et de libération émotionnelle : ce qui a été vécu, appris auparavant, est activé (souvent en utilisant un pont d'affect ou un pont somatique entre une expérience récente et une expérience antérieure)
afin de faire revenir les ressentis et les émotions dans un espace imaginaire (le cerveau ne faisant pas grande différence entre le réel et l'imaginaire)
stimulé par la transe hypnotique. Il s'agit de produire un effet de catharsis (purge) par l'intermédiaire de l'abréaction (libération émotionnelle) ;
2 - Débloquer/remplacer/réapprentissage
: introduire une nouvelle expérience qui diffère de
ce qui a été vécu auparavant -(ré)interprétation tant sur le plan de la représentation (cognitif) que sur celui des
émotions et des sensations corporelles-
afin de conscientiser au niveau de la mémoire explicite l'évènement dans le présent. L'objectif est de donner une nouvelle forme à l'évènement afin d'en modifier la représentation (symbolisation) du patient. La co-construction métaphorique permettra d'aider le patient à découvrir et à modifier par lui-même ses représentations ;
3 - Consolider : la nouvelle expérience doit faire l'objet d'une densification du processus d'intégration de l'expérience par l'activation de nouvelles ressources (régulation émotionnelle, adaptation, autonomie relationnelle, mouvement) et l'utilisation du tapping (tapotements doux) afin de préparer l'avenir.
A l’issue de ces trois étapes, les signaux de sécurisation (espace sécure = bulle hypnotique) perçus permettent une fluidification du système de régulation autonome et une stabilisation émotionnelle du sujet.
Il existe quatre voies d'accès à la vie émotionnelle qui constituent autant de moyens d'action pour gérer les émotions : la pensée, la parole, les actes et le corps.
Le corps comme moyen d'action à privilégier : un outil d'expression des expériences présentes ou passées
Les techniques portant sur le corps, pratiquées dans un cadre stable et contenant, favorisent l'élaboration des représentations de ce qui est inscrit dans le corps-psyché en liaison avec des traces mnésiques corporelles agréables et structurantes mais également, celles que l'on pourrait qualifier de délétères et douloureuses.
Ma pratique porte en partie sur les éprouvés corporels.
Un éprouvé corporel (Docteur Guy Chedeau) se définit par la tripartite sensation-perception-émotion. Si cette tripartie peut être considérée comme un ensemble, les éléments qui la composent
diffèrent cependant dans leur réception. En effet, la sensation paraît plutôt se situer en amont
de la perception : elle peut être source ou cause selon la perspective choisie. L'émotion,
quant à elle, semble se placer davantage en aval de la perception : elle est
souvent synonyme d'effet ou de conséquence.
Une sensation est quelque chose qui est ressenti
physiquement : le cœur qui bat, la gorge nouée, les larmes aux yeux,
les mains moites, les tremblements…
Une émotion correspond à une réponse brève à un stimulus
extérieur. Elle ne dure pas plus de quelques minutes en général.
Ma pratique s'inspire également de ce que l'on appelle en Somatic Experiencing, la conscience corporelle.
La conscience corporelle créé les conditions d'un défigement du SNA et permet au corps de devenir un outils d'expression des expériences présentes ou passées.
Pour cela, il est nécessaire d'être conscient des 5 facettes de l'expérience : sensations, images, mouvements (réactions sensorimotrices et comportements), émotions et pensées.
" La volonté et la conscience ne sert donc à rien. La volonté est importante pour amener le client à consulter et à mettre les conditions du défigement en œuvre mais le défigement lui-même, ne dépend pas de la personne ".
Dialogue avec Michel SCHITTECATTE, psychiatre superviseur en Somatic Experiencing.
" La résolution du figement ne passe pas par la résolution dans la réalité mais par l'achèvement d'une réponse qui est imaginaire ".
L'expérientiel au cœur du processus d'abréaction
Mon intention est de quitter le niveau cognitif (la pensée) pour travailler le champ de l'expérientiel dans sa globalité afin de mettre la personne en situation de conscience corporelle et lui donner ainsi la possibilité d'intégrer comme souvenir résolu les douleurs ou les blessures d'autrefois.
L'objectif n'est plus de lutter contre son passé mais de le dépasser.
Pour ce faire, il est important que le travail thérapeutique se donne comme intention l'apaisement voire la disparition des symptômes qui amènent le patient à consulter. L'inconscient est le réservoir de toute mémoire.
La régression en âge qui correspond à une techniques utilisées en hypnose, peut se révéler être une clé pour retrouver les souvenirs. Le protocole de
régression en âge consiste à aller retravailler les traces émotionnelles (traces brutes d'images ou de sensations)
laissées par un événement douloureux du passé. L'objectif visé par le praticien dans cette pratique, est que la personne puisse se libérer de ses tensions en se distançant des émotions associées à l'événement, en acceptant ce qui s'est passé sans l'éviter et le nier tout en se pardonnant d'avoir réagi comme elle l'a faite sur le moment. En effet, même
si cela parait paradoxal, on constate que dans la majorité des cas, le patient s'en veut de ne pas avoir réagi différemment
et se rend coupable d'une situation qu'il a pourtant subit. L'intention est que l'expérientiel devienne tout à la fois le catalyseur, l'activateur, l'amplificateur de cette démarche. Ainsi, en se positionnant dans un processus d'abréaction (décharge
émotionnelle par laquelle un sujet se libère de l'affect au souvenir
d'un événement traumatique), cela permet aux symptômes de ne pas devenir ou
de ne pas rester pathogène.
« Sans émotions, il est impossible de transformer les ténèbres en lumière et l'apathie en mouvement »
Carl Gustav Jung
Pour autant, la régression en âge peut s'avérer être un exercice délicat. C'est pourquoi, je peux être à même d'utiliser un protocole dit "inversé" permettant ainsi la mise en place d'un processus de désensibilisation qui débute en premier lieu par les peurs du futur et continue ensuite avec les déclencheurs du présent pour finalement aborder les évènements passés.
Quoi qu'il en soit, le processus d'intégration des souvenirs en lien avec les évènements passés doit se décliner comme une progression du passé dans l'ici et
maintenant, un peu comme sur le modèle de l'Intégration du cycle de la vie. Le but est de sécuriser le cadre d'intervention. Il ne s'agit effectivement pas de revictimiser la personne en la replongeant dans un passé obscur et dissociatif. L'intention est de lui donner à éprouver dans un espace sécure, la bulle hypnotique, ce qu'elle a pu ressentir auparavant avec ce qu'elle est aujourd'hui.
Pour faire référence à la Théorie polyvagale, il est nécessaire de faire travailler le consultant dans le vagal central afin d'éviter un phénomène de reviviscence. " Seul le ventral peut amener à se laisser informer par l'évènement et créer un récit cohérent pour intégrer les souvenirs " : Deb Dana (clinicienne et experte de la Théorie polyvagale).
Dans le cadre de cette approche thérapeutique, l'expérience immédiate de la sécurité physique contrecarre efficacement le conditionnement à l'ancienne réponse au stress.
L'objectif est de permettre une rupture de l'association dans le système limbique du cerveau entre le souvenir stressant et la réaction de lutte ou de fuite. Une fois que l'association est rompue une seule fois, elle est généralement rompue pour de bon.
A terme, l'objectif est de pouvoir établir des relations en toute autonomie en portant son attention sur le moment présent.
Porter attention au moment présent consiste à être pleinement en contact (ancré) dans l'instant présent plutôt que de revivre le passé (ruminations) ou d'appréhender le futur (anticipations).

L'intégration sensorielle, par le biais de la proprioception (sens de l'équilibre), de l'extéroception (sens exterieurs) et de l'intéroception (sens internes), permet de s'ancrer comme de
s'orienter vers l'ici et maintenant. L'intégration sensorielle peut être définie comme la capacité à sentir, à comprendre et à organiser les informations sensorielles qui proviennent de son corps et de son environnement. Celles-ci sont traitées et analysées par le cerveau qui va permettre à la personne d'y apporter une réponse appropriée ( geste, parole, émotion, sensation ...).
Dans ce cadre, il s'agit pour s'ancrer de se sentir tout en même temps soi-même dans l'espace (proprioception), soi-même par rapport à ses sens extérieurs (extéroception) et soi-même par rapport à ses sens intérieurs (intéroception). L'ancrage dans le moment présent offre alors la possibilité d'une expérience sécure qui correspond à la réalisation d'une expérience d'unité de soi (alignement du cœur, du corps et de l'esprit) et de centration dans le temps présent.
L'ancrage, c'est un peu l'opposé de la dissociation. C'est une processus qui permet d'augmenter sa présence dans l'ici et maintenant.
Petit à petit, grâce à la neuroplasticité cérébrale, il devient possible de développer ainsi
ce qu'on appelle la pleine présence, c'est à dire la capacité à se relier à l'instant présent. La pleine présence peut faire l'objet d'une pratique méditative que j'utilise d'ailleurs régulièrement pour terminer mes séances.
La DTMA et l'EFT comme processus de libération et de stabilisation des émotions : deux outils à associer à l'hypnose
La Désensibilisation des Traumatismes par les Mouvements Alternatifs (DTMA) permet d'intervenir sur la mémoire traumatique et les émotions négatives stockées dans le système nerveux. Elle aide au retraitement de l'expérience pour que celle-ci soit intégrée en tant que souvenir. Les mouvements alternatifs combinés à l'hypnose, favorise ainsi le retraitement des informations dysfonctionnelles. En effet, la baisse de la tension émotionnelle obtenue dans un processus de DTMA accroît la capacité d'association.
En début d'une séance, le praticien aide le patient à repérer le problème ou l'événement qui sera la cible du traitement. Pendant que les pensées et les sentiments remontent à la surface, le praticien installe le processus de désensibilisation par des mouvements alternatifs (visuels, kinesthésiques ou auditifs). Les séries successives et assez brèves de mouvements alternatifs (30 secondes environ) continuent jusqu'à ce que les émotions soient neutralisées et que l'événement passé devienne associé par le patient à des pensées et des sentiments positifs sur lui-même. Ainsi, progressivement, la représentation perturbante se lie à des pensées non génératrices d'émotions et le patient va modifier la représentation de ce qui jadis était à l'origine de sa souffrance. L'objectif est alors de mettre à profit cet état (légèrement hypnotique) pour amener le patient à modifier son regard sur ses propres ressources.
A ce niveau, l'EFT (Emotional Freedom Techniques) peut être associée en tant que soins énergétiques pour favoriser un soulagement émotionnel. En effet, les stimulations que permettent cette pratique offrent la possibilité d'agir ainsi à la fois au niveau du cerveau limbique (mémoire/émotion) tout en calmant le système nerveux autonome ayant pour rôle de maintenir l'équilibre interne (homéostasie) de l'organisme. De fait, stimuler des points d'acupression apaise le corps car cela envoie un signe de sécurité au cerveau émotionnel qui neutralise le signal de stress provenant d'un souvenir difficile voire traumatique. La pratique de l'EFT parle ainsi aux parties du cerveau qui répondent au toucher et aux autres stimulations sensorielles et non au néocortex, siège de la raison. L'EFT peut alors s'avérer être un outil précieux pour parvenir à une congruence entre l'émotion et la pensée. En effet, cette congruence peut être difficile à obtenir chez les sujets qui ont peu de souvenirs d'expériences émotionnelles positives. L'EFT offre dans ce cas, la possibilité d'intervenir plus aisément sur le champ émotionnel afin de faciliter le mécanisme d'intégration des souvenirs de type traumatique.
Il s'agit d'un outil qui agit sur 3 dimensions :
-
dans un premier temps, sur une dimension psychologique qui correspond au fait d'effectuer un travail en lien avec les pensées, les croyances et la cognition ;
-
sur une dimension corporelle ensuite, consistant à être à l'écoute des ressentis physiques ainsi qu'à tapoter des points répartis sur le corps et qui mécaniquement, apaise le système nerveux ;
-
enfin, sur une dimension énergétique par rapport aux points utilisés qui sont des points d'acupuncture permettant d'équilibrer les méridiens énergétiques.
La TLMR comme support de la prise en charge : un outil complémentaire à l'hypnose
L'objet de la Thérapie du lien et des mondes relationnel est de faire émerger "le tiers inclus implicite " (lien relationnel dysfonctionnant et implicite) comme nouvelle réalité, de sorte qu'il devienne explicite et perde son pouvoir dysfonctionnel sur la vie de la personne. Dans ce cadre, le praticien propose un travail à réaliser sur les traces émotionnelles (traces brutes d'images ou de sensations) en limitant le processus de reviviscence de façon à mettre à distance la dimension anxiogène des évènements douloureux voire traumatiques vécus : on parle de mise en forme du processus relationnel ou de contextualisation de la problématique. Il s'agit alors de permettre au patient d'expérimenter sa réalité dans l'ici et maintenant à travers une modélisation des relations qu'il entretient avec sa problématique. Pour ce faire, le praticien utilise diverses techniques hypnotiques et relationnelles propres à cette thérapie (déclinaison des processus relationnels dans l'intrapersonnel et l'interpersonnel, externalisation et triangulation) tout en s'appuyant sur un triptyque imaginaire, perceptif et cognitif.
La triangulation (le lien) entre l'imaginaire, le champ perceptif et la pensée sur laquelle repose la TLMR, permet de (re)mobiliser un espace commun, un monde relationnel partagé ainsi qu'une symbolisation reconnue.
La TLMR, de par le champ expérientiel qu'elle donne à mettre en œuvre, offre la possibilité au patient de se (re)positionner (en termes de croyances et de tentatives de solution) face au problème en l’expérimentant avec le praticien dans le moment présent. L'objectif est de faire l'apprentissage d’expériences sécures d'ordre émotionnel, corporel et relationnel. Cela consiste pour le patient comme le praticien, à se situer dans l'ici et maintenant, dans une expérience d'accordage tout en étant en pleine présence afin de faire ensemble une expérimentation de centration, de calme intérieur et de plénitude. Il s'agit là de travailler sur l'intime, ou espace du sensible, dans lequel il devient possible de vivre une expérience sensorimotrice, émotionnelle et affective. Ce travail, qui porte à la fois sur le champ perceptif comme sur celui du lien thérapeutique établi, peut alors faire échos avec la symbolisation et offrir la possibilité d'un changement de paradigme pour donner à vivre un modèle plus adapté et apaisé de ses mondes relationnels.
Un monde relationnel se crée à l'interface de notre singularité (ce que la personne que je suis sait), de notre collectif intime (qui construit notre monde affectif et intime), de notre collectif sociétal (qui contient aussi bien notre système organisationnel que notre langue et notre culture) et de l'universel (spirituel et symbolique). En TLMR, on considère le corps comme le point central de toute relations établies avec soi et ses représentations, avec les les autres comme avec le monde des vivants (le monde environnant). Dans cette approche, l'ensemble des éléments relationnels sont considérés comme vivants c'est à dire comme naturellement dynamiques, en évolution et en mouvement. Ce modèle psychothérapeutique repose aussi, comme nous l'avons évoqué plus haut, sur l'idée forte que la relation structure les êtres vivants et que celles-ci sont influencées par notre histoire de vie, le contexte familial, sociétal, culturel, spirituel dans lequel nous évoluons.
Ainsi, le monde relationnel est une forme vivante répondant aux lois de l'homéostasie d'un système vivant : système qui, s'il n'est plus perturbé, revient spontanément à un état de pleine santé au travers de processus de régulation. Dès lors, à partir du moment où le patient doit faire face à des mondes relationnels altérés ou traumatiques et donc figés dans le temps, des effets de rupture, de dissociation et de vide entre l'autre vivant, le monde vivant et le monde des représentations se font ressentir et rendent difficile tout processus de régulation. La répétition de psychotraumatismes et de leurs effets dissociatifs peut alors créer un monde dit traumatique sans limite d'espace et de temps. A ce moment, le travail thérapeutique en TLMR va consister à objectiver les liens existants. L'objectivation est une processus par lequel on va rendre perceptible des idées, des sensations ou des ressentis afin qu'ils ou elles puissent prendre corps, consistance et apparence. Dans ce cadre, il ne s'agit pas de replonger la personne dans le passé mais de faire revenir le souvenir dans le présent en utilisant diverses techniques hypnotiques et relationnelles. Ce souvenir va alors pouvoir être questionnée de manière externalisée sur une scène imaginaire. Le monde relationnel entretenu avec celui-ci pourra ainsi se transformer afin que la personne puisse ranger le souvenir dans son passé et ne plus subir d'effet négatif dans le présent. De fait, par interaction avec son histoire de vie, le patient aura alors la possibilité d'expérimenter sa capacité à transformer les effets de ses mondes traumatiques en ressources thérapeutiques.
Dans cet espace, le patient est donc amené à vivre une expérience correctrice dans un cadre sécurisé et bienveillant qui l'accompagnera au-delà de la séance et favorisera le processus de guérison ou d'évolution.
La méditation comme soutien dans le processus d'optimisation du capital psychologique : un outil d'auto-régulation
La gestion des émotions passe aussi par l'optimisation de son capital psychologique. Pour ce faire, il est également nécessaire de travailler l'ancrage au moment présent. Celui-ci, nous l'avons vu, permet de sortir du monde du passé sans anticiper l'avenir. Il offre ainsi la possibilité de canaliser ses pensées et de s'écouter, source de contrôle et de sécurisation par la seule perception du moment présent et de ses besoins.
Pour ce faire, la pratique de la méditation est utile.
Tandis que l'hypnose va favoriser un travail dissociatif en partenariat avec l'inconscient, la méditation en améliorant la stabilité émotionnelle et mentale, permet d'être davantage présent à l'expérience du moment.
Quand nous nous engageons consciemment et délibérément dans des pratiques qui produisent le calme physique, nous signalons au cerveau limbique que nous sommes en sécurité sur le plan physiologique.
Dans un état de profonde méditation, le SNA est en mode de relaxation.
Méditer c'est quoi ?
Sentir plutôt que penser
Du latin « Meditare » qui signifie « contempler »
Apprendre à ÊTRE présent à soi :
contacter
la présence, le vide qui accueille le plein
et synchroniser le cœur, le corps et l'esprit.
Il s'agit d'une pratique mentale qui consiste se focaliser sur l'instant présent afin de rentrer dans une observation longue et profonde de soi.
Comme pour l'hypnose, la méditation s'appuie à la fois sur les émotions, sur le corps et sur les pensées. Les pensées peuvent prendre différentes formes comme celle du dialogue intérieur, cette « petite voix dans la tête » qui commente tout nos vécus, ou celle d'images mentales fixes ou animées.
Mais, les pensées ont également la possibilité de se manifester sous forme kinesthésique par le biais de
sensations. Ces sensations se rapportent alors à des ressentis corporels correspondant par
exemple à des effets de chaleur, de lourdeur, de tension ou de bien-être. Ces ressentis, de par la perception que l'on en fait, peuvent dès lors, au même titre que le dialogue intérieur ou les images mentales, engendrer à leur tour des émotions qui
pourront ainsi s'exprimer et faire vivre le processus d'observation.
Celui-ci, à travers sa intemporalité et l'ancrage au présent qu'il donne à vivre, permet comme l'hypnose, de travailler la flexibilité psychologique et l'optimisation de son capital psychologique (concept de psychologie positive).
Comment évaluer l'intérêt à méditer ?
Il y a un intérêt à méditer lorsqu'il devient possible de rediriger doucement ses pensées vers le moment présent tout en renforçant ainsi sa capacité à ne pas se focaliser sur les pensées intrusives sur lesquelles on ne désire pas s'attarder. Ce faisant, cette capacité d'attention tend peu à peu à calmer le système système nerveux autonome et permet davantage de contrôle (auto-régulation) sur celui-ci lorsqu'il tente de nous protéger de manière inutile en nous installant dans le système vagal sympathique.
Ma pratique : la méditation de pleine présence
À partir de ses travaux sur la sensibilité profonde du corps (notamment les fascias), Dany Bois il a développé une forme de méditation ancrée dans le ressenti corporel immédiat, dans une posture d'écoute intérieure lente et qualitative.
La pleine présence est une qualité de conscience incarnée, dans laquelle le sujet entre en relation avec lui-même à travers sa sensation interne, dans un espace de lenteur, de silence et d'intimité.
Elle vise moins à "observer les pensées" qu'à sentir la vie en soi, dans le tonus, le mouvement interne, la respiration et les résonances émotionnelles du vécu.
À la rencontre du corps sensible
Souvent, les personnes ont un rapport au corps qui confère à ce dernier un statut de
« corps objet », au sens d'un « corps utilitaire ».
Progressivement, avec la méditation en pleine présence, le ressenti corporel et psychique s'enrichit. Le
corps devient alors un lieu de rencontre avec soi à travers les perceptions
internes qu'il donne à expérimenter. Se reconnaître en tant qu'être humain à travers le ressenti de son
corps est une découverte, une rencontre qui met désormais le méditant en présence d'un « corps sujet » également appelé «
corps sensible ».
Son expérience méditative va ainsi pouvoir se déployer par des contenus de vécu particuliers : la chaleur, la profondeur, la globalité, la présence à soi et le sentiment d'exister. Danis Bois, fondateur de la méditation en pleine présence, parle d'un déploiement du rapport au « corps sensible » que l'on retrouve sous forme de schéma dans sa spirale processuelle mettant en avant ce qu'il appelle les sensations fondatrices.
L'objectif de ce voyage intérieur sera de se rencontrer dans un état de présence à soi ainsi que dans un présent « corporéisé ». Il devient alors possible de se situer dans un espace intérieur qui donne lieu à une expérience existentielle que Danis Bois récapitule dans sa spirale processuelle du renouvellement des manières d'être à soi.
La qualité de présence à soi qui se donne ici constitue une découverte personnelle d'importance car elle introduit une possibilité nouvelle « d'être là », présent dans l'acte de percevoir, d'agir ou de penser. Cette aptitude à « être là » ouvre ainsi la porte à une présence inédite dans la relation à autrui.
L'expérience subjective du mouvement interne
Le mouvement interne est une manifestation spontanée de la vie intérieure et du corps sensible, perceptible dans le corps sous forme de micro-mobilités, de flux, de pulsations, de vagues lentes, qui traduisent l'activité du vivant en soi.
Il n'est ni imaginaire, ni projeté, mais vécu de manière sensorielle. Il se manifeste souvent lorsqu'on ne fait rien, dans des états de repos profond, de pleine présence, ou lors d'une écoute corporelle guidée.
Il peut s'agir par exemple :
-
d'une ondulation dans le tronc ou la colonne ;
-
d'une poussée douce qui part du bassin et traverse le corps ;
-
d'une expansion puis une rétractation du volume intérieur ;
-
d'un flux chaud, lent, enveloppant, comme une vague ou une marée interne ;
-
d'une mobilité silencieuse qui « remet en lien » les différentes parties du corps.
« À l'intérieur, ça bouge sans moi. Comme une respiration du dedans, mais plus vaste, plus lente… Et c'est comme si ça pensait sans pensée. »
La psychologie positive, une discipline qui s'intéresse principalement aux ressources : un outil pour exprimer le meilleur de soi
La psychologie positive est la psychologie de "ce qui va bien". Cette spécialité est là pour rendre compte du fait qu'effectivement il
est important de comprendre et de répondre aux problématiques des
patients, mais qu'il est tout aussi important de mettre en avant les qualités de la personne et ce qui est performant chez elle.
Les outils de la psychologie positive donnent un élan vers l'action et vise à exprimer ses forces et à acquérir de nouvelles habitudes favorisant le bien-être : voir le positif, savourer le moment présent, être bienveillant avec soi, ressentir la gratitude, etc.
Pour ce faire, la psychologie positive met notamment en avant le concept de capital psychologique.
Le capital psychologique
C'est un concept clef de la psychologie positive. Le capital psychologique se définit comme l'état de développement psychologique positif d'un individu. Il possède un potentiel de développement important et se manifeste par une ouverture au changement.
La capital psychologique est caractérisé par quatre éléments : le sentiment d'efficacité personnelle, l'espoir, la résilience et l'optimisme.

Les 4 caractéristiques du capital psychologique
Le concept de sentiment d'efficacité personnelle désigne les croyances d'un individu quant à sa capacité de réaliser une tâche, un apprentissage, un défi ou un changement avec succès.
Selon le modèle cognitif proposé psychologie positive, l'espoir est une façon de penser qui reflète un état positif de motivation basé sur la détermination et la confiance de pouvoir trouver des voies pour atteindre les buts souhaités.
La résilience correspond à la capacité de maintenir ou de retrouver un bien-être psychologique et physique face au stress ou à un traumatisme.
L'optimisme consiste à avoir des attentes
positives face à l'avenir, c'est-à-dire à croire qu'il arrivera plus de bonnes
choses que de mauvaises.
Il est alors intéressant de pouvoir prendre conscience de son propre capital psychologique ou de celui de son entourage dans un objectif de le développer et le renforcer.
Le processus d'optimisation du capital psychologique :
Cinq aptitudes qui s'influencent et se renforcent mutuellement
- se (re)connecter à ses capacités, à la confiance en ses capacités (sentiment d'auto efficacité) ;
- définir clairement le but fixé, le chemin pour y arriver et les alternatives possibles (espoir) ;
- se (re)connecter à ses ressources pour rebondir en cas de problèmes ou de difficultés (résilience) ;
- se projeter positivement sur l'avenir (optimisme) ;
- se (re)connecter à l'instant présent (ancrage dans l'ici et maintenant).
La vie peut-elle être une thérapie ?
C'est la vie qui nous blesse, nous cause des souffrances physiques ou psychiques, nous angoisse, nous déprime, parfois nous désespère, mais peut-elle être une thérapie ? Peut-elle être en même temps… le mal et le remède ?
Eh bien, souvent, oui. La vie peut être une thérapie.

